L’amiante désigne plusieurs variétés de minéraux fibreux, présents naturellement dans certaines roches.
Ces minéraux sont connus depuis l’Antiquité sous le terme "asbeste", du grec "asbestos", signifiant "incombustible".
Classification des variétés minérales correspondant à de l'amiante

Classification des variétés minérales correspondant à de l'amiante

BRGM

Ces six silicates appartiennent à deux groupes d’espèces minéralogiques, les serpentines[1] et les amphiboles[2], et correspondent :

  • au chrysotile (amiante blanc),
  • à la crocidolite (amiante bleu),
  • à l’amosite  (amiante brun),
  • à l’anthophyllite-amiante,
  • à la trémolite-amiante,
  • à l’actinolite-amiante.

Cette liste de six minéraux, limitée aux espèces minéralogiques ayant fait ou faisant encore l’objet d’une exploitation industrielle, constitue une définition commerciale de l’amiante[3].

Chrysotile

Fibres de chrysotile visibles sur un fragment de serpentinite, Canari, Haute-Corse

©BRGM, Charlène Coutin

Dans l’environnement naturel, de nombreuses roches possèdent une composition chimique favorable, sous certaines conditions, à la cristallisation de serpentines et/ou d’amphiboles.

Toutes ces roches sont donc susceptibles de contenir des formes fibreuses, parfois asbestiformes, de ces minéraux.

Les minéraux asbestiformes présents dans certaines roches peuvent également être rencontrés dans les sols et dans les sédiments dérivés de l’altération et de l’érosion de ces mêmes roches. 

Chaque variété d’amiante réglementaire possède au moins un homologue non asbestiforme dont la composition chimique est identique.

Amiante asbestiforme

Composition chimique

Homologue non asbestiforme

Chrysotile (blanc)

[Mg3Si2O5(OH)4]

Antigorite

Lizardite

Crocidolite (bleu)

[Na2(Fe2+,Mg)3Fe3+2Si8O22(OH)2]

Riébeckite

Amosite (brun)

[(Mg, Fe2+)7Si8O22(OH)2]

Grunérite

Trémolite-amiante

[Ca2Mg5 Si8O22(OH)2 ]

Trémolite

Actinolite-amiante

[Ca2(Mg, Fe2+)5Si8O22(OH)2]

Actinolite

Anthophyllite-amiante

[(Mg, Fe2+)7Si8O22(OH)2]

Anthophyllite


 

Fibres de trémolite-amiante

Fibres de trémolite-amiante, Haute-Corse

© BRGM, Didier Lahondère

L’amiante se distingue des matières fibreuses artificielles, telles que la laine de roche ou la fibre de verre, par sa structure cristalline et par l’extrême finesse de ses fibres.

Dans le chrysotile, les fibres sont courbées et particulièrement fines, les fibres des amphiboles étant plus rectilignes et d’un diamètre supérieur.

La finesse des fibres d’amiante, qui constituent en fait un ensemble formé de plusieurs dizaines ou centaines de fibrilles plus ou moins solidement agglomérées, est importante à deux titres :

- les propriétés physico-chimiques des fibres d’amiante sont propices aux phénomènes d’absorption et aux propriétés d’isolation ;

- leur dimension particulièrement réduite est en partie à l’origine des pathologies provoquées par ce matériau, puisque la taille et la géométrie des fibres sont les principaux facteurs qui déterminent la pénétration de l’amiante et sa distribution dans les voies respiratoires. Ainsi, la dimension des fibres est déterminante pour évaluer leurs effets sur la santé : plus une particule est petite, plus elle peut pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire ; plus les fibres sont longues et fines, plus l’organisme a des difficultés à les éliminer, et plus elles sont dangereuses.

Lexique

[1] Les serpentines sont des phyllosilicates, c'est-à-dire des silicates dont les tétraèdres [SiO4]4- sont disposés en feuillets monocliniques, de formule chimique Mg3[Si2O5](OH)4

[2] Les amphiboles sont des inosilicates en chaîne double, hydroxylés. Le groupe des amphiboles est riche de nombreuses espèces qui se répartissent dans trois grandes familles qui sont les amphiboles calciques, sodiques et ferromagnésiennes.

[3] Cette liste de six minéraux correspond également au terme "amiante" tel que défini dans la directive 2009/148/CE du Parlement européen et du Conseil concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à une exposition à l’amiante pendant le travail.